Page 102 - Livre électronique des RFTP 2024
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L’IMMUNOTHERAPIE ALLERGENIQUE
SUBLINGUALE ULTRA-RUSH AUX ACARIENS : LA DUREE
DE TRAITEMENT INFLUENCE-T-ELLE L’EFFICACITE A
LONG TERME ?
BEN HMIDA LENDA, MEJRI ISLAM, KACEM MARWA, MHAMDI SAMIRA, DABOUSSI
SALASABIL, AICHAOUIA CHIRAZ, MOATEMRI ZIED
SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HOPITAL MILITAIRE PRINCIPAL D'INSTRUCTION DE TUNIS
INTRODUCTION : L’immunothérapie allergénique (ITA) représente à l’heure
actuelle le seul traitement curatif de l’allergie respiratoire, faisant preuve
d’efficacité sur l’amélioration de la qualité de vie. L’observance stricte du protocole
reste toujours le premier défi. L’arrêt de l’ITA est considéré comme un facteur
majeur d’échec de cette thérapeutique.
OBJECTIF : L’objectif de l’étude était de déterminer l’effet de la durée de l’ITA
sublinguale ultra-rash aux acariens sur son efficacité à long terme.
METHODES : Une étude rétrospective incluant 68 patients suivis à la consultation
externe de pneumologie de l’Hôpital Militaire de Tunis pour allergies respiratoires,
qui ont bénéficié d’une ITA sublinguale ultra-rush aux acariens par le Staloral. Tous
les malades avaient un test cutané positif aux acariens. L’efficacité thérapeutique
a été déterminée par le calcul de scores avant le début et après l’arrêt de l’ITA :
Score ARIA pour la rhinite, Score TOSS pour la conjonctivite et le niveau de contrôle
de l’asthme selon GINA. La médiane de la durée de traitement a été calculée. Les
patients ont été répartis en deux groupes : Groupe 1 (G1) incluant 32 patients avec
une durée supérieure ou égale à la médiane. Le groupe 2 (G2) comprenant 36
patients dont la durée était inférieure à la médiane.
RESULTATS : La médiane d’âge a été de 13±11 ans avec un sexe ratio de 1,06. La
durée médiane de traitement était de 25±01 mois. La durée de 3 à 5 ans de
traitement a été atteinte dans 37% des cas. L’observance de traitement a été notée
dans 48,5% des cas. Parmi les patients mal observants (51.5%), un arrêt précoce de
traitement a été observé dans 55,9% des cas et un saut de prise a été constaté dans
42,6% des cas. Les causes de mauvaise observance de traitement détectées
étaient : L’amélioration clinique de l’asthme (73%) et/ou de la rhinite (75%) et/ou de
la conjonctivite (70%), les effets indésirables locaux ou systémiques (19%),
l’inefficacité initiale de traitement (9%) et l’abandon de traitement (6%). Pour les 58
patients asthmatiques, un passage d’un niveau « non contrôlé » ou « partiellement
contrôlé » à un niveau « contrôlé » et/ou un step-down dans le palier
thérapeutique selon GINA étaient notés chez 82,1% des patients dans G1 versus
60% dans G2 (p=0,064). Pour la rhinite (57 patients), 48% des patients dans G1 ont
passé d’une rhinite persistante et/ou modérée à sévère à une rhinite intermittente
et/ou légère selon le score ARIA (versus 65,6% dans G2, p=0,181). Pour la
conjonctivite allergique (32 patients), le score TOSS a diminué en moyenne de 5 à
100 | P age

