Page 88 - Livre électronique des RFTP 2024
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P28. LES TRAUMATISMES THORACIQUES PAR
AGRESSIONS PHYSIQUES : RESULTATS D’UN CENTRE DE
REFERENCE DE TRAUMATOLOGIE
ZIED CHAARI, AYMEN BEN AYED, ALI BEN SALEM, WASSIM CHAIEB, ABDESSALEM
HENTATI, IMED FRIKHA
CHU HABIB BOURGUIBA, SERVICE DE CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE SFAX,
TUNISIE
OBJECTIFS : Les traumatismes thoraciques rentrent souvent dans le cadre des
accidents de la voie publique et de polytraumatismes. Les agressions physiques
représentent récemment un motif de plus en plus fréquent de consultation en
traumatologie. Le but de cette étude a été de rapporter les résultats de prise en
charge des traumatismes thoraciques suite à des agressions physiques dans un
centre de référence en traumatologie.
MÉTHODES : A travers une étude rétrospective réalisée entre Janvier 2015 et
Décembre 2023, nous avons inclus tous les patients admis dans notre centre
(service de chirurgie thoracique du CHU Habib Bourguiba de Sfax) suite à un
traumatisme thoracique secondaire à une agression physique.
RÉSULTATS : Nous avons inclus en totalité 142 patients victimes de traumatisme
thoracique suite à une agression physique (représentant 19.3% de tous les patients
admis pour traumatisme thoracique au cours de la même période), avec un âge
médian de 28 ans (9 – 67 ans) et une nette prédominance masculine (90.8%). Nous
avons remarqué une nette augmentation de l’incidence des agressions au fil des
années qui a doublé entre 2015 et 2023. Ces dernières ont été essentiellement par
arme blanche (78.1%) et ayant occasionné des plaies pénétrantes chez 81% des
patients. Le pneumothorax, l’hémothorax et la contusion pulmonaire ont été les
lésions les plus fréquemment rapportées dans respectivement 54.9%, 38.7% et
26.1% des cas. Les lésions périphériques, abdominales et crâniennes ont été notées
chez 7%, 4.9% et 1.4% des cas respectivement. Un séjour en unité de soins intensifs
a été nécessaire pour 26.1% des patients et une chirurgie a été indiquée pour 18.3%
des patients. L’abord a été majoritairement thoracique via une thoracotomie (10%),
ou sternotomie médiane (4%), suivi par un abord abdominal (2%) et lombaire (2%).
Les suites ont été compliquées chez 7 patients (4.9%) suite à une pneumopathie
majoritairement, et un patient est décédé (0.7%).
CONCLUSIONS : Les agressions représentent de plus en plus un motif de
consultation aux urgences et aux centres de traumatologie. La fréquence élevée
des plaies par arme blanche et des lésions sous-jacentes souvent thoraco-
abdominales explique le recours fréquent à la chirurgie. La gestion est
multidisciplinaire avec des taux de morbi-mortalité dépendant de la prise en
charge.
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