Page 151 - Livre électronique des RFTP 2024

IMPACT DE LA DEPENDANCE NICOTINIQUE SUR LA

REPONSE THERAPEUTIQUE CHEZ LES PATIENTS
ATTEINTS DE CANCER BRONCHO-PULMONAIRE

JELASSI.W, HABOURIA.C, BELLOUMI.N, BECHOUCH.I, HAMMOUDA.N, JEBBARI.M,
CHERMITI.F, FENNICHE.S

SERVICE DE PNEUMOLOGIE PAVILLON IV, HOPITAL ABDERRAHMAN MAMI, ARIANA, TUNISIE

INTRODUCTION :

Le tabagisme reste indubitablement un facteur majeur du cancer broncho-
pulmonaire. La nicotine, principal agent addictif du tabac, ne se limite pas à
entretenir la dépendance des fumeurs ; elle intervient également dans les
mécanismes physiologiques sous-jacents qui favorisent le développement et
l'aggravation de cette maladie.
L’objectif de notre étude était d’évaluer la dépendance nicotinique en utilisant le
test de Fagerström et son impact sur la réponse au traitement.

METHODES :

Étude prospective menée de juillet à décembre 2023 au service de pneumologie
4 de l'hôpital Abderrahmane Mami de l'Ariana sur des patients consentants atteints
de cancer broncho-pulmonaire aux stades localement avancés (IIIB et IIIC) ou
métastatiques IV selon la classification de l'OMS. Les critères d'exclusion
comprenaient l'absence de confirmation histologique, les métastases pulmonaires
d'un cancer extra-thoracique, et les troubles psychiatriques. Les données
sociodémographiques, cliniques et paracliniques, ainsi que les évaluations de
l'anxiété et de la dépression hospitalière, ont été collectées. Le test de Fagerström
a été utilisée pour évaluer la dépendance nicotinique.

RESULTATS :

Nous avons inclus 90 patients, tous de sexe masculin. La moyenne d’âge des
patients était de 60,8 ± 7 ans avec des extrêmes allant de 40 à 74 ans. La
consommation tabagique en paquets-année était 56,24±28 PA. Le score moyen du
test de Fagerström était de 9,18 montrant une dépendance élevée pour 58% des
patients. Nous avons noté une progression tumorale après la première ligne de
traitement chez 36 patients (40%). Une réponse objective partielle a été notée chez
22 patients soit 24% de notre échantillon, et aucun patient n’a eu de réponse
complète au traitement. Une corrélation positive a été retrouvée entre la
progression tumorale sous traitement et la dépendance nicotinique (r=0,875 ; P<10-
3). Une survie moyenne sans progression était plus importante chez les patients
ayant un score au test de Fagerström inférieur à 7 (14,3 ± 2,1 mois versus 7,88 ± 1,32
mois).

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